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/ Département de science politique

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Experts en : Théories féministes

Devette, Pascale

DEVETTE, Pascale

Professeure adjointe

Mes recherches s’inscrivent essentiellement dans une démarche de théorie politique et de philosophie sociale. Je réfléchis aux conditions sociopolitiques de l’épanouissement de certaines capacités humaines, dont en particulier celles de l’attention, de la compassion et de l’engagement, en m’intéressant à l’intersection de l’individualité et du social. Pour ce faire, j’étudie notamment les mécanismes de pouvoir qui structurent l’intimité et entravent le développement de ces capacités. En ce sens, mon approche est foncièrement politique et s’inspire d’auteurs et d’autrices issu.e.s de la théorie politique (dont Simone Weil, Hannah Arendt, Hartmut Rosa et John Dewey) ; elle est aussi multidisciplinaire, car elle explore différentes dimensions constitutives de l’individualité. Elle engage un dialogue substantiel avec les domaines des études féministes, de la sociologie, de la philosophie et de l’anthropologie. 

Mon programme de recherche est constitué de trois thèmes principaux. J’étudie premièrement les phénomènes attentionnels. M’intéressant à la dimension épistémique de l’attention et à ses effets sociopolitiques, de même qu’à ses rapports à l’éthique, j’examine les facteurs d’invisibilité sociale dans laquelle se retrouvent certaines catégories de personnes perçues comme « en deçà » de ce qui mérite attention et, à l’inverse, à l’ultravisibilité que subissent d’autres catégories marginalisées considérées comme dangereuses. Deuxièmement, je creuse le concept de vulnérabilité. La question de la vulnérabilité est névralgique dans les éthiques féministes et en philosophie sociale. L’originalité de mon approche est de tenir compte de l’aspect politique et critique de la vulnérabilité, sans pour autant en diminuer l’importance éthique, afin d’en étudier certains éléments paradoxaux. Troisièmement, j’approfondis les différentes théories et philosophies du travail en creusant deux sous-éléments. D’une part, j’explore la manière dont l’humain construit des habitudes dans son milieu de travail, façonne sa réalité quotidienne et apprend différentes manières de percevoir et d’agir avec les autres. D’autre part, j’explore comment les expériences concrètes de différents espaces d’innovation sociale dans l’organisation du travail invitent à le concevoir différemment, ouvrant ainsi la voie à d’autres façons d’articuler les relations de pouvoir et les manières d’agir qui facilitent ou non l’engagement de chacun.e dans son milieu. Le travail prend ici une forte dimension politique et révèle les liens qui l’unissent à la démocratie radicale.

Ces trois thèmes de recherches m’ont amené à développer un nouveau champ d’investigation, qui s’articule autour de la notion de décroissance. Je propose de réfléchir à celle-ci dans une perspective existentielle et éthique plutôt que dans la perspective macrosociologique de l’économie politique, dans laquelle elle est habituellement saisie. Cette nouvelle recherche vise à définir un nouveau concept, celui de « décroissance de soi », afin de fonder une conception décroissantiste de l’individu. Pour ce faire, je mobiliserai principalement les écrits de Weil, en complémentant certains aspects de la problématique avec la pensée d'Arendt, celle de Hans Jonas et certains écrits écoféministes. 

Intérêts:

  • Pensée française contemporaine
  • Théories critiques
  • Pensées féministes
  • Théories et philosophies du travail
  • Littérature et politique
  • Phénomènes attentionnels 
  • Vulnérabilité
  • Démocratie radicale
  • Décroissance
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Dufour, Pascale

DUFOUR, Pascale

Professeure titulaire, Chercheuse

Je travaille principalement sur les mouvements sociaux et l’action collective en perspective comparée. Dans mes recherches, je propose de considérer les acteurs collectifs (partis politiques, syndicats, groupes et réseaux plus informels) comme des joueurs majeurs de la vie politique, même si ceux-ci n’évoluent pas directement sur le terrain institutionnel mais investissent davantage les espaces publics informels, comme la rue, et ne s’adressent pas seulement à l’État ou aux institutions, mais aussi à la population ou à leurs alliés. 

L’actualité politique a ramené l’analyse de l’action collective et des mouvements sociaux au cœur des préoccupations de la science politique : comment émergent des mouvements, pourquoi et avec quels effets ? Quelles sont les conditions qui permettent à un acteur collectif de durer ? Quel est le rôle de la contestation politique dans la transformation des sociétés ? Une augmentation des actions protestataires signifie-t-elle que la démocratie représentative est malade ou a atteint ses limites ?

Mes recherches soulignent plutôt la complémentarité des différents types d’action politique, voir la continuité qui peut exister entre l’action collective de type contestataire, l’action de type lobbying et l’action partisane.

Dans mes travaux, je montre notamment que la création de rassemblements militants comme les forums sociaux (mondiaux ou locaux), s’ils participent à la mise en pratique d’une culture politique valorisant la démocratie directe et la recherche du consensus, sont aussi une réponse pragmatique à des besoins locaux et un répertoire d’action collective propre à une génération. Mes travaux récents ouvrent l'analyse à des formes d'action (politique) plus individualisée (comme le glanage ou l'agriculture urbaine), mais qui viennent questionner les frontières de l'engagement en société. Également, je cherche à comprendre comment les institutions jouent sur la manière dont les différentes formes d'action politique se déploient et évoluent.

Mes recherches actuelles tentent ainsi de mettre en avant la plus-value théorique de l’analyse des mouvements sociaux et de l’action collective en science politique, qui nous conduisent à considérer sérieusement la question des conflits et des relations de pouvoir et à ne pas hésiter à tourner notre regard de chercheur vers des terrains peu explorés, parfois en marge de nos sociétés.

Les luttes écologistes et leurs effets sur les autres formes de protestation sociale constituent un nouveau terrain d'investigation pour moi, qui me permettra d'analyser les transformations en cours au niveau des organisations et des réseaux, mais aussi au niveau des individus et leur rapport à l'engagement et au politique.

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Levasseur, Julie

LEVASSEUR, Julie

Doctorante

Julie Levasseur étudie au doctorat en science politique sous la direction de Pascale Dufour. Sa thèse porte sur les controverses socioenvironnementales en région périphérique québécoise. Elle s’intéresse plus largement à la sociologie des mouvements sociaux ainsi qu’aux études culturelles, féministes et postcoloniales.

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