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Marc-André Franche

Marc-André Franche est directeur du Fonds pour la consolidation de la paix au Département des affaires politiques et de consolidation de la paix, aux Nations Unies, à New York. Il a toujours désiré travailler en coopération internationale. Le parcours de ses parents, coopérants en Amérique latine, l’a fortement inspiré. «J’ai eu ce beau cadeau de la vie de pouvoir grandir en trois langues, français, anglais et espagnol.» 

Marc-André a obtenu un baccalauréat en science politique à l’Université de Montréal, suivi d’un certificat en affaires européennes. Il est également titulaire d’une maîtrise en politique de développement de l’Union européenne, de l’Université de Lund (Suède) et d’une maîtrise en économie politique du développement de la London School of Economics and Political Science.

Marc-André a développé ses talents de communicateur à l’Université de Montréal en participant à des simulations (Nations Unies, Union européenne, Parlement Jeunesse du Québec). Au baccalauréat, il a été président de l’association étudiante et a rencontré de nombreux étudiants étrangers. Son séjour en Yougoslavie, au milieu des années 1990, a été une première expérience dans un pays en conflit.

Depuis vingt-deux ans, Marc-André œuvre au sein de l’ONU. De ses expériences à l’international, il tire deux leçons. Pour connaître une société, il faut y vivre. Pour faire une différence, il faut entamer sa carrière avec beaucoup d’humilité.

Marc-André a participé à des missions de l’ONU en Bolivie, en Colombie, en Haïti et au Pakistan. Mieux vaut être patient: l’impact des efforts diplomatiques peut prendre une génération avant d’être apparent. Il faut être résilient également, en particulier devant les catastrophes naturelles et les tragédies familiales.

Au siège de l’ONU à New York, Marc-André veille à la résolution pacifique et ordonnée des conflits. Ayant réussi à mobiliser deux cents millions de dollars en une année pour des initiatives stratégiques de consolidation de la paix dans quarante pays à travers le monde, Marc-André sait qu’il reste du travail à faire. Dans le contexte actuel de pandémie et de crise sanitaire, les fonds additionnels pour l’action multilatérale sont plus difficiles à obtenir.

Pour réussir une carrière à l’international, Marc-André offre trois conseils. Premièrement, ne pas s’inquiéter de son manque d’expérience. Il a entamé sa carrière par un stage en Bolivie dans le domaine de l’environnement, pays qu’il ne connaissait pas bien. Se lancer dans le feu de l’action est la meilleure façon d’apprendre. Deuxièmement, sortir de sa zone de confort et gagner ses épaulettes en travaillant dans les pays et régions qui ont besoin d’aide. Troisièmement, trouver la manière de vivre à l’étranger. Les stages sont une bonne manière de commencer. Aussi, ne pas négliger l’apprentissage d’une troisième ou d’une quatrième langue.

Sa devise: «Mieux vaut avoir la paix qu’avoir raison.»

Derniers conseils d’un expatrié

Comment s’adapte-t-on au «chaos» du monde ?

Il faut être curieux autant dans notre parcours universitaire qu’au cours du parcours professionnel. C’est la seule façon de parvenir à comprendre le monde. De plus, les défis auxquels la planète fait face ne peuvent être compris à travers un seul prisme. Ceux qui auront une influence positive sur le monde sont ceux qui construiront des ponts entre différents domaines. Les connexions deviennent plus importantes que la spécialisation. Avoir une compréhension holistique des problèmes aura un bien plus grand impact. On a besoin de plus de continentaux européens comme Foucault, et moins d’Adam Smith et autres penseurs anglo-saxons.

Utopie/rêve de bonheur en politique internationale ?

Ce n’est pas un domaine où il est facile de conjuguer vie familiale et vie professionnelle. Ceux qui réussissent à avoir une carrière enrichissante à l’international et une vie familiale saine vivent un vrai bonheur. De plus, avoir l’occasion de travailler dans différentes régions est un grand avantage.

Héros/héroïnes historiques ?

Cyrano de Bergerac est mon guide moral dans tout ce que je fais. Ses principes, son sens de l’honneur… Ces valeurs manquent dans notre monde. Devoir choisir la chose correcte à faire se fait parfois au détriment de soi. Mais c’est de cette façon qu’on peut faire une vraie différence.

Mode intellectuelle à bannir ?

Il faut éviter les dogmes et les idéologies et rester humble. Personne ne peut jamais être convaincu de quoi que ce soit.