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Lara Pocock

Lara Pocock est responsable régionale au Bureau international des droits des enfants (IBCR) à Tunis (Tunisie). Elle y gère le programme de coopération volontaire financé par Affaires mondiales Canada. Son mandat est double: faire rayonner les programmes de développement international du Canada et promouvoir la protection des droits des enfants. Elle parle français et anglais et a des bases en arabe et en espagnol.

Titulaire d’un baccalauréat (double majeur) de l’Université McGill en relations internationales et en études du Moyen-Orient, Lara détient également une maîtrise en science politique de l’Université de Montréal, cheminement affaires publiques et internationales, profil diplomatie.

Pour son stage à la maîtrise, Lara a travaillé huit mois au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dont quatre mois à Montréal, au CERIUM, et quatre autres à Genève, au siège du CICR. Son mandat étant axé sur la diplomatie et l’humanitaire, Lara a rédigé un rapport portant sur le principe d’impartialité du CICR. Ce stage a confirmé son intérêt pour le développement et, aussi, pour une carrière lui permettant de concilier travail et famille.

À son retour au Canada, Lara devient adjointe parlementaire de Marie-Claude Bibeau, alors ministre du Développement international et de la Francophonie. Rejoignant plus tard l’équipe ministérielle, Lara prend en charge des dossiers sur l’égalité des genres et la politique féministe. Elle se penche notamment sur l’éducation des filles et sur la santé sexuelle et reproductive en Amérique latine.

Lara accompagne la ministre Bibeau dans une mission aux Caraïbes et en Afrique. Une visite dans un camp de réfugiés au Nigéria la marque particulièrement. On se rend en hélicoptère et en char blindé, dans une région du nord-est du pays où Boko Haram a décimé plusieurs villes et villages, dont celui de Bama. Après avoir traversé cette ville fantôme, l’arrivée dans un camp de réfugiés en plein désert lui permet de constater l’impact positif des programmes alimentaires et humanitaires. Le soutien psychosocial apporté aux femmes et aux jeunes filles victimes d’abus, souligne-t-elle, est aussi important que la réponse aux besoins primaires.

Après la naissance de leur fille, Lara s’installe avec son mari à Tunis. La ville est sécuritaire et foisonne de projets très prometteurs en matière de développement. La jeune maman apprend à connaître les gens, la culture et les mœurs du pays.

Étudiante, Lara n’aurait jamais pu s’imaginer travailler un jour à Tunis. Souvent, une occasion mène à une autre. Ce qui importe, c’est d’entretenir des relations authentiques avec les personnes qui nous entourent. Il faut accueillir la diversité et ne pas juger trop vite. Lors de discussions sensibles, sur les questions de droits reproductifs ou le partage des tâches au foyer par exemple, Lara prône l’ouverture, la tolérance et le respect. L’humour et la bonne humeur sont aussi des éléments clés pour aborder des sujets délicats.

Féministe, Lara invite les jeunes diplômées à prendre leur place dans le monde professionnel: «En milieu de travail, on ose moins négocier son salaire ou demander ce qu’on veut. Il faut toujours demander. Si on se fait dire “non”, ce n’est pas plus grave.» Ainsi, elle conseille aux jeunes femmes de ne pas avoir peur d’indiquer clairement leurs besoins, d’exprimer leurs souhaits et de faire valoir leurs arguments. En d’autres mots, il ne faut jamais se sous-estimer!

Derniers conseils d’une expatriée

Quel est le secret pour garder sa motivation ?

Donner le meilleur de soi-même. Lorsqu’on sent qu’on ne donne pas tout ce qu’on a, c’est peut-être parce qu’il faut chercher d’autres défis ou s’attarder à d’autres enjeux.

Sujet de conversation brise-glace ?

L’humour.

Mode intellectuelle à bannir ?

En développement international, il faut éviter de penser que les manières de faire occidentales sont supérieures aux autres. Dans une communauté, un changement qui perdure vient du local. Si on veut faire une différence, il faut renforcer les capacités de ces communautés par un échange, une discussion, des formations, etc. Les femmes sont au cœur du changement. Dans les pays en conflit, quand les femmes sont impliquées, les négociations se passent mieux. Pour chaque projet, il est primordial de réfléchir à la façon d’inclure et d’écouter les femmes. C’est ce que la politique de développement international féministe du Canada tente de faire. Mais il faut aussi que la pratique suive la théorie. C’est par le dialogue entre les communautés locales et les personnes qui désirent apporter un changement en matière de développement qu’on peut trouver un juste milieu.