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Adil Boukind

Adil Boukind est photojournaliste et photographe documentaire indépendant. Ses travaux portent sur l’identité, le territoire et les enjeux environnementaux. Il s’intéresse aussi aux traditions et aux rituels ancestraux. Adil a travaillé en Afrique et en Amérique latine, mais l’Asie et le Moyen-Orient restent ses régions préférées.

Détenteur d’un baccalauréat en études internationales et d’un certificat en journalisme de l’Université de Montréal, Adil souligne que «le journalisme s’apprend sur le terrain, mais le baccalauréat en études internationales m’a permis d’avoir un meilleur bagage intellectuel pour appréhender mon métier».

Un séjour en Suède en 2007 a permis à Adil de découvrir qu’il ferait carrière à l’international. Féru de voyages, Adil songe à la diplomatie. Cependant, en 2010, lors de son stage de fin d’études à Qingdao (Chine), un ami et collègue lui offre un appareil photo pour son anniversaire. Il découvre alors la photographie et les portes qu’elle ouvre en termes de voyages et de rencontres. L’idée d’en faire un métier l’incite à entreprendre un certificat en journalisme.

Quelques moments clés:

2015: Premier photoreportage au Népal sur les chasseurs (collecteurs) de miel. Ce reportage sera publié, en 2017, dans le magazine L’Actualité. Ce photoreportage est encore exposé un peu partout au Québec.

2017: Voyage en Géorgie, dans le Caucase, avec une collègue journaliste pour illustrer un reportage sur la migration des femmes.

2019: Adil s’envole pour l’Inde, où il produit des reportages environnementaux ainsi qu’un travail personnel sur les arts martiaux indiens. Il parcourt ensuite la Tanzanie et le Malawi pour documenter la fin du programme Uniterra, le plus important programme de coopération du Canada dans ces pays. Début d’une collaboration régulière avec le journal Le Devoir.

2020: Cloué au Canada, pandémie oblige.

2021: Départ vers le Moyen-Orient, la Turquie et l’Irak. Il collabore essentiellement avec le journal La Presse et déniche un contrat avec le magazine L’Obs. La deuxième moitié de l’année devrait l’emmener en Inde, mais tout peut encore changer!

Le voyage en Irak, pays d’où il répond à nos questions, est particulièrement stimulant sur le plan intellectuel. Toutefois, la situation politique et sanitaire du pays complique ses déplacements. «Je ne suis pas en zone de guerre, mais techniquement en zone de conflit. Plusieurs milices sont présentes dans le pays et il est donc important de faire attention. Il y a des précautions à prendre et les autorités locales ne collaborent pas forcément. Les gouvernements aiment qu’on ne parle que des choses positives.»

Adil recommande de bien préparer ses voyages. Se renseigner tant auprès des expatriés que des habitants est absolument essentiel. Il insiste aussi sur l’importance de voyager seul – on fait plus de rencontres! Il suffit de sortir de sa zone de confort et de rester ouvert d’esprit.

Sa devise préférée est tirée d’un poème de Richard Francis Burton: «He noblest lives and noblest dies who makes and keeps his self-made laws.» (Il vit et meurt avec la plus grande noblesse, celui qui établit et suit lui-même ses propres lois.)

Derniers conseils d’un expatrié 

Comment s’adapte-t-on au «chaos» du monde?

La meilleure arme contre ce «chaos» reste la préparation. Pour le reste, je conseille la pratique de la méditation et du stoïcisme.

Secret pour garder sa motivation?

Faire ce qu’on aime! Savoir s’adapter. Être patient et travailler fort. Être sincère avec soi-même et savoir ce que l’on veut. Aller sur le terrain. Ma carrière commence enfin à «décoller» après trois-quatre années de sacrifices et de travail acharné et à me relever de beaucoup d’échecs. Échecs qui ont été très formateurs.

À lire?

  • Stuart Franklin, The Documentary Impulse (Londres, New York: Phaidon Press, 2016).
  • Fred Ritchin, Bending the Frame: Photojournalism, Documentary, and the Citizen (New York: Aperture Foundation, 2013).
  • Lynsey Addario, It’s What I Do: A Photographer’s Life of Love and War (New York: The Penguin Press, 2015).

À voir?

  • Christian Frei, War Photographer (Suisse: Christian Frei Filmproductions, 2001).
  •  Sur Youtube, les entrevues de photographes comme Henri Cartier-Bresson, Sebastiao Salgado et autres de cette trempe.

Sujet brise-glace?

Le soccer! J’ai des dreadlocks et, souvent, les gens m’abordent, par simple curiosité.

Surprise culinaire inattendue?

La nourriture en Chine, qui n’a pas le goût des plats chinois préparés dans les pays occidentaux! Les plats originaires du sud de la Chine sont excellents, mais très épicés. Il y a deux restaurants de rue qui m’ont marqué. Le premier sert des nouilles à Qingdao, en Chine; et le deuxième du paneer (fromage cuit) à Katmandou, au Népal, au sud du quartier de Thamel. Ces deux restaurants ne payent pas de mine, mais tout y était excellent. Sans mes amis du coin, je n’aurais pas fait cette découverte.

Lieux à découvrir?

Tous! J’ai particulièrement aimé les paysages de la Tanzanie, du Népal et de l’Islande. Cependant, j’ai toujours fait de belles rencontres partout où je me suis rendu. L’Irak, où je séjourne présentement, est peut-être l’endroit où j’ai rencontré les gens les plus accueillants.

Rêve de bonheur en politique internationale?

Qu’il y ait une véritable collaboration entre les États afin de résoudre les enjeux environnementaux et humanitaires. S’occuper de ces enjeux éliminerait beaucoup de problèmes: changements climatiques, emploi, immigration, sécurité, tensions ethniques ou religieuses.

Réforme qui ne peut plus attendre?

La réforme la plus importante a trait aux changements climatiques. L’impact de l’environnement est souvent sous-estimé, et ce, partout dans le monde.

Héros/héroïne?

Richard Francis Burton.