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Lofred Madzou

Lofred Madzou est chef de projet en intelligence artificielle (IA) au Forum économique mondial (FEM) et chercheur associé à l’Institut Internet de l’Université dOxford. Il parle français et anglais couramment et tente d’améliorer ses bases en lingala. 

Au cours de sa troisième année de licence en sciences sociales à l’Université Sorbonne Paris Nord, Lofred participe à un échange universitaire avec l’Université de Montréal. «L’échange devait durer un semestre, mais j’ai tellement adoré que j’ai négocié avec mon département pour y passer l’année entière.» Puis il y poursuivra une maîtrise en études internationales.

À l’Université de Montréal, Lofred participe au European Union Study Tour, un programme pancanadien qui permet aux étudiants de découvrir les institutions européennes et d’y faire un stage.

L’envie de Lofred de faire carrière à l’international émane d’un intérêt pour les relations internationales, des rencontres clés et des occasions qu’il a su saisir. «On vit dans une époque où on insiste beaucoup sur l’importance de planifier sa carrière et de faire des choix rationnels. Toutefois, mon expérience et celle d’anciens camarades sont pourtant bien différentes. Aucun plan de carrière prédéfini, mais une passion pour une question/un domaine qu’on a poursuivis sans relâche.»

En 2016, Lofred est embauché par le Conseil national du numérique en France et y contribue notamment à la rédaction de la stratégie française en IA. Deux ans plus tard, il devient chef de projet en IA au FEM à San Francisco, puis au siège de l’organisation à Genève.

En parallèle, Lofred mène, à l’Université d’Oxford, deux projets ambitieux, touchant la gouvernance et l’audit des systèmes d’intelligence artificielle.

Pour réussir une carrière à l’international, Lofred vous suggère de choisir une thématique qui vous passionne et de bien identifier sa portée à travers le monde. Contactez les têtes d’affiche et demandez-leur une discussion de 20 minutes sur un point précis (un article, un texte de loi, une vidéo). Bref, faites du réseautage et trouvez des mentors!

Comme le dit Hubert Dreyfus dans Minds over Machines (1986): «There is more to intelligence than calculative rationality» (l’intelligence ne se résume pas aux calculs rationnels). Lofred renchérit: «Il s’agit d’une citation de mon philosophe préféré, qui a passé sa vie à démontrer que la complexité de l’intelligence humaine n’est pas réductible à une somme d’opérations logiques. La créativité, l’humour, l’intuition, la résilience et l’adaptabilité sont autant de qualités dont aucune machine ne dispose aujourd’hui. À une époque où on s’extasie ou s’inquiète du progrès de l’intelligence artificielle, c’est un rappel salutaire.»

Derniers conseils d’un expatrié

Comment s’adapte-t-on au «chaos» du monde ?

En renonçant à la quête de vérités universelles. Dans le domaine social, toute vérité est le fruit d’un compromis négocié. L’enjeu n’est pas tant d’éclairer l’autre que de le comprendre et de bâtir un espace où la rencontre est possible. C’est probablement la chose la plus difficile dans la vie. Il faut sortir d’une logique d’opposition (le chaos contre l’ordre, mes valeurs contre les vôtres, etc.). Si on cherche suffisamment longtemps et avec bonne foi, le compromis devient possible. Là, c’est le philosophe qui parle!

État d’esprit pour y parvenir ?

Les optimistes s’en sortent mieux dans la vie. J’ai eu la chance de voyager dans de nombreux pays et de découvrir diverses cultures. J’ai pu apprécier combien la manière dont on approche les épreuves de la vie influence notre bonheur. Le monde change rapidement et peut sembler chaotique parfois, c’est vrai. L’enjeu, pour un jeune diplômé, c’est de prendre le train en marche et d’être acteur de ces changements. Il ne faut jamais subir ou se plaindre.