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/ Département de science politique

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Émilie Potvin

Global Head, Partnerships and Liaison à UNOPS

 La formation généraliste qui nous est offerte fait que l’on devient curieux sur plein de choses. Elle nous permet d’établir des liens qui sont vraiment recherchés chez les employeurs. Comprendre notre place dans l’écosystème c’est important, particulièrement car c’est un environnement changeant.

En quelle année avez-vous reçu votre diplôme, que retenez-vous de votre passage au département ?  

De 1996 à 1999 j’ai fait bacc en science politique avec concentration en relations internationales. Ce que je garde comme souvenir de mon passage, d’un point de vue personnel ce sont des amis pour la vie. Les amis que tu te fais en science po ce sont encore les amis que j’ai aujourd’hui. C'était plein de gens hyper intéressants avec qui j’ai gardé contact et puis qui m'ont permis d'évoluer en tant que personne, je suis heureuse d'avoir découvert ça à l'Université de Montréal.  

D’un point de vue plus professionnel, c'est la capacité de penser autrement. Je pense que ce que mon bacc en sciences politique m'a appris, c'est qu’on a tous une boîte à outils pour naviguer le quotidien. En science politique, on t’apprend à avoir cette vue d'ensemble et je trouve ça merveilleux. Je me souviens d’un prof qui disait que ça nous permettait d’avoir la tête bien faite.  

Que faites-vous aujourd’hui ?  

Je n’ai pas eu du tout un parcours linéaire. J’ai étudié en science politique relations internationales parce que je voulais travailler dans la diplomatie. Après science poj'ai commencé aux Affaires étrangères et puis après 18 mois j'ai réalisé que ce n’était pas du tout ce que je voulais faire donc j'ai quitté la fonction fédérale et je suis allé faire un MBA.  

Toute ma vie je m’étais préparé en me disant que j’avais une idée très claire d’où je voulais aller, je m’étais dit « je vais rentrer aux Affaires étrangères je vais être diplomate », mais une fois arriver là-bas, je me suis rendu compte que ça ne bougeait pas vite, et j’étais impatiente.  C’est pour ça que j’ai fait un MBA en relations internationales et que je suis partie travailler dans le secteur privé. J’ai travaillé pour de grandes entreprises canadiennes comme CAE ou Bombardier en relations gouvernementales. Ma formation en science politique m’a beaucoup servi à ce moment-là pour savoir comment interagir avec un gouvernement, comprendre quels sont les éléments qui sont importants dans une prise de décision, etc. En 2006 quand Stephen Harper a gagné les élections j'ai eu une offre pour aller travailler comme chef de cabinet sur la colline à Ottawa. J'ai quitté le secteur privé et je suis allée travailler pour le gouvernement. J’étais cheffe de cabinet du whip, puis j’ai été cheffe de cabinet d'autres ministres, ce qui m'a permis de mieux comprendre l'appareil gouvernemental. Ensuite j’ai travaillé pour une association de gens d'affaires, la chambre de commerce du Canada où je m'occupais des relations internationales, des relations publiques et j’ai pu créer le B20, le « business 20 », qui est le groupe associé au G20 et j'ai été le sherpa du Canada pendant quelques années au B20. Puis par un heureux hasard, j’ai eu l’opportunité de lancer la start-up Uber en Asie, que je ne connaissais pas du tout à l’époque. Maintenant je suis à l’ONU, à l’UNOPS plus précisément, après avoir été contacté par un chasseur de têtes. Je fais encore beaucoup de relations gouvernementales parce que cette agence de l’ONU fonctionne par projets, ce sont les gouvernements ou bien les autres agences onusiennes qui viennent nous voir pour gérer tout ce qui a trait à l’ingénierie, la construction d’infrastructures. C’est une agence très intéressante qui devient un partenaire de plus en plus important au sein de l’ONU avec les gouvernements.  

D’avoir fait science po et d’être curieuse m’a permis de toucher à de nombreux domaines, mais qui ont tous un lien avec le gouvernement. La toile de fond a toujours été l’interaction avec les décideurs politiques, comment amener ses revendications pour un changement. Quand on réalise qu’un endroit ne correspond pas à nos valeurs, il ne faut pas hésiter à chercher ailleurs, à changer, il faut garder ses valeurs mêmes si ce n’est pas toujours facile, car c’est qui rend fière de notre parcours en fin de compte. 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiant.e.s avant d’entrer dans la vie professionnelle ? 

Je pense qu’il y a trois choses à garder en tête avant de rentrer dans une carrière professionnelle :  

  1. Il faut prendre des risques, car on en ressort toujours grandi. Ce n’est pas grave de se tromper et il ne faut pas avoir peur d’essayer.  
  2. Sortir de sa zone de confort. Si on veut se sentir challenger tous les jours, dès fois ça demande de repousser les limites de notre confort  
  3. Cultiver son réseau. Un réseau ce sont des amis, profs, des gens qu’on rencontre, car c’est partir de ce réseau qu’on va être au courant de nouvelles opportunités, qu’on va en apprendre plus sur un secteur. C’est ce qui t’aide quand tu as des moments plus difficiles. Ça se cultive, ça prend du temps et de l’énergie.