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Chaire de recherche du Canada

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Depuis une vingtaine d’années, une injonction à la participation directe des citoyens marque les sociétés, que ce soit dans les démocraties dites avancées ou plus récentes, voire même dans les régimes autoritaires, alors que l’impératif de la participation intervient en parallèle avec un discours de relégitimation des institutions, de consolidation et d’approfondissement des pratiques démocratiques et, plus encore, d’inclusion sociale, d’élargissement de l’accès aux droits de la citoyenneté et de redéfinition de l’appartenance aux communautés politiques. La définition des frontières et des contours de ce qu’on a aussi appelé les régimes de citoyenneté des sociétés contemporaines, s’inscrit un processus relationnel où interagissent acteurs institutionnels, politiques et sociaux au sein des institutions, notamment des institutions participatives qui, comprennent 1) les lois, règles et normes encadrant les pratiques participatives, 2) les mécanismes formels et institutionnels qui permettent de traduire ces règles, et 3) les modes informels de participation, ainsi que les pratiques participatives individuelles et non organisées. Ces espaces et pratiques de participation structurent en effet la relation entre les acteurs étatiques, sociaux et politiques et définissent au moins en partie les modalités d’accès à l’État.

Équipe

Axes de recherche

Citoyenneté et politiques participatives

La question de recherche animant cet axe est la suivante : quels sont les effets des politiques participatives institutionnalisées sur les relations entre l’État et la société et, par conséquent, sur la construction et la définition des contours de l’inclusion/exclusion au sein des régimes de citoyenneté ? Cet axe se concentre sur les politiques et les mécanismes institutionnels de participation citoyenne mis en place par ou avec les gouvernements (locaux, régionaux ou nationaux) afin de permettre la participation des citoyens à la formulation et – dans certain cas – à la mise en œuvre de politiques publiques, notamment les budgets participatifs, les mécanismes de planification urbaine participative, politiques de sécurité communautaire et participative, ainsi que plus largement les politiques nationales de participation citoyenne. Ces mécanismes institutionnels incluent les budgets participatifs, les mécanismes de planification urbaine participative, politiques de sécurité communautaire et participative, ainsi que plus largement les politiques nationales de participation citoyenne. Les travaux de cet axe s’intéressent à l’incidence des mécanismes de participation institutionnels sur la construction de la citoyenneté et l’inclusion (économique et sociale), à leurs interactions avec les espaces de contestation et les mouvements sociaux, et à leurs logiques de transformation et d’institutionnalisation.

Participation informelle et (re) définition des modes d’inclusion sociale

Le deuxième axe de recherche est mu par une volonté de dépasser la conception institutionnelle et formelle de la participation citoyenne afin de mieux comprendre le sens et les effets des formes émergentes et moins bien comprises de participation dans des démocraties que l’on dit parfois en crise, ou faiblement consolidées. Ces formes émergentes de participation seraient peu ou pas coordonnées, plus ou moins ponctuelles et porteraient sur des enjeux spécifiques et hors des institutions et des organisations. Elles sont souvent associées au lifestyle politics, notamment dans l’espace urbain, et s’intéressant au phénomène des interventions participatives des citoyens dans la ville (street art, verdissement, urbanisation spontanée) et à ses acteurs dans l’espace public. Si ces formes de participation ne sont pas toujours mues par des revendications politiques a priori, les interactions et pratiques des citoyens entre eux et avec les acteurs de leur environnement autour d’enjeux du quotidien peuvent contribuer à leur politisation ou, a contrario, à leur dépolitisation individuelle et collective et, ainsi, produire du changement social. Les travaux de cet axe s’articulent donc autour de la question suivante : quel sens (politique ou non) donner à ces formes de participation émergentes ? Plus encore, quel est le lien entre l’action collective individuelle et les formes de participation plus conventionnelles ? Finalement, comment ces nouvelles formes de participation interviennent-elles dans les trajectoires de construction de la citoyenneté, tant au niveau individuel que collectif ?

Participation, citoyenneté(s) et normes internationales

Le troisième axe est animé par un désir de mieux comprendre les mécanismes de mise en œuvre des normes internationales en matière de participation citoyenne et leurs effets sur les espaces participatifs locaux et les trajectoires individuelles et collectives de citoyenneté. Le projet phare qui anime cet axe interroge plus spécifiquement la mise en œuvre de normes internationales comme le droit autochtone à la consultation et au consentement préalable, libre et éclairé en perspective comparée, qui place le droit à la participation des autochtones au cœur des décisions concernant l’extraction des ressources naturelles sur leurs territoires. Or, la norme du CPLE elle-même est sujette à interprétation, et demeure contestée. Cet axe s’articule donc autour de ces questions : comment se traduisent, dans les pratiques participatives institutionnelles et informelles, les normes internationales en matière de participation ? Plus largement, comment ces normes, et les pratiques participatives et de contestation qui se construisent autour de ceux-ci participent-elles de la construction des trajectoires de citoyenneté ?

Expertises

  • Sciences sociales et humaines
  • Économie et politique

Informations supplémentaires

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