Cette présentation a pour objectif de présenter des outils organisationnels innovants (leurs apports et leurs limites) que plusieurs groupes féministes utilisent afin de prendre du recul sur leurs fonctionnements internes et de se transformer collectivement, dans une perspective féministe intersectionnelle. Elle s’appuie sur un travail de terrain mené dans le cadre d’une recherche-action postdoctorale, en partenariat avec trois organismes féministes du Bas-St-Laurent. Ce qui frappe lorsqu’on observe certains milieux féministes de l’intérieur, c’est de constater à quel point la délibération collective et l’auto-critique font partie de leur fonctionnement participatif. En effet, les trois organisations féministes observées dans le cadre de cette recherche mettent en place différentes pratiques et structures favorisant le dialogue, l’inclusion et la contribution aux décisions collectives d’un maximum de personnes impliquées (gestionnaires, administrateur.rices, travailleur.euses, bénévoles, usagers.ères). Ce qui m’intéresse plus spécifiquement est de voir comment ces dispositifs organisationnels favorisent (ou non) l‘évaluation auto-critique du fonctionnement interne et sa transformation. Autrement dit, ces espaces participatifs permettent-ils de se regarder soi-même aller comme organisme communautaire et de faire son auto-critique collective ? En particulier, sont-ils des moyens efficaces pour reconnaître et déconstruire des rapports d’oppression à l’interne ?  Ce questionnement semble d’autant plus important dans le contexte actuel où plusieurs organisations féministes revoient leurs pratiques et structures sous l’angle des féminismes intersectionnels, afin de travailler leur inclusivité et de ne pas reproduire des systèmes d’oppression à l’interne.

Plus d’information

Date : 1^er novembre 2023, 12h30 à 14h00