L'hostilité envers les partisans des partis politiques opposés a été un sujet d'attention académique considérable. Les recherches existantes suggèrent que la polarisation idéologique des élites est un déterminant clé du mépris envers les opposants partisans. Cependant, l'impact du comportement des partis dans un espace politique multidimensionnel n'est pas encore entièrement compris. Alors que des études suggèrent que la polarisation des partis sur les dimensions sociales et économiques peut influencer différemment les sentiments envers les opposants partisans, il reste incertain dans quelles conditions l'extrémisme d'un parti sur une dimension exerce une influence plus marquée que sur l'autre, ou si l'extrémisme du parti sur différentes dimensions renforce ou atténue l'impact de l'autre. Cet article présente un cadre théorique qui relie des facteurs à la fois au niveau des partis et des citoyens pour expliquer comment l'extrémisme des positions des partis affecte l'antipathie envers les opposants partisans dans un espace politique multidimensionnel. En utilisant des données d'enquêtes novatrices provenant de 12 pays, combinées à l'enquête Global Party Survey, nous constatons que l'extrémisme des partis sur les dimensions sociales et économiques conduit à un mépris plus fort envers les partisans des partis opposés. Au niveau des partis, nous montrons que l'importance d'une dimension pour le parti et le niveau d'unité du parti sur cette dimension influencent cette relation. Au niveau des citoyens, nous testons si l'importance d'une dimension pour le citoyen et la position idéologique du citoyen par rapport au parti modèrent l'effet de l'extrémisme du parti, mais nous ne trouvons aucun soutien pour ces arguments. Dans l'ensemble, nos résultats suggèrent que le comportement des partis est un moteur clé de l'antipathie envers les partisans des partis opposés.

Par Semih Cakir-Université de Vienne et Markus Wagner-Université de Vienne

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Date : 25 septembre, 15h30 à 16h30