Conférence-midi du CPDS
Le Centre de recherche sur les politiques et le développement social (CPDS) de l'Université de Montréal présente une conférence intitulée Action publique et groupes d'intérêts en France : ce que la « rénovation de la démocratie sociale » fait à l'action syndicale
Conférencier
Karel Yon, professeur invité au Département de science politique de l'UdeM, chargé de recherche en sociologie politique au Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales de l'Université Lille 2. Parmi ses publications récentes : K. Yon, N. Ethuin, dir., La Fabrique du sens syndicale. La formation des représentants des salariés en France (1945-2010), Ed. du Croquant, 2014.
Résumé
La loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail » a réformé les règles de la représentativité syndicale, catégorie juridique par laquelle l'État garantit le rôle des organisations syndicales dans le système des relations professionnelles, mais aussi, plus indirectement, leur insertion dans le système politique. Cette réforme est le produit d’une « action publique négociée » dans le cadre du « dialogue social », dans la mesure où la loi a été précédée d’une négociation interprofessionnelle entre « partenaires sociaux » ayant formalisé un contenu repris par le législateur.
L’association en amont des confédérations syndicales ne dit cependant rien de la réception en aval des nouvelles règles juridiques par les syndicalistes. À partir d’une approche localisée, j’analyse les modalités d’ajustement des organisations syndicales au nouveau régime de représentativité. Je montre de quelle manière la réforme crée les conditions d’une nouvelle « conscience du collectif » dans les milieux syndicaux. Ayant documenté les leçons qu’en tirent les acteurs en termes de stratégies d’action et de modes d’organisation, j’insiste sur la diversité des interprétations, révélatrice de la diversité des cultures organisationnelles, tout en pointant des convergences. Au-delà du cas spécifique des syndicats français, j’entends ainsi souligner l’intérêt d’une analyse constitutive du droit pour rendre compte des relations entre État et groupes d’intérêt et de la façon dont les règles juridiques conditionnent les répertoires d’action et d’organisation.
Emplacement : Université de Montréal - Pavillon Lionel-Groulx