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Conférence “Do elections (still) matter? Mandate, institutions and policies Western Europe”, par Emiliano Grossman et Isabelle Guinaudeau

Les campagnes électorales sont-elles pertinentes pour l'élaboration des politiques, comme elles le devraient dans une démocratie? Ce livre jette un éclairage nouveau sur cette préoccupation démocratique centrale basée sur une étude ambitieuse des mandats démocratiques à travers le prisme de la définition de l'agenda dans cinq pays d'Europe occidentale depuis les années 1980. Les auteurs développent et testent un nouveau modèle faisant le pont entre les études de concurrence entre les partis, le respect des engagements et l'élaboration des politiques. L'argument central est que les priorités électorales sont un facteur majeur qui façonne les programmes politiques, mais les mandats ne doivent pas être considérés comme partisans. Les partis sont comme des « serpents dans les tunnels » : ils ont des priorités distinctes, mais ils doivent répondre aux problèmes émergents et aux priorités de leurs concurrents, ce qui entraîne un chevauchement considérable entre partisans . Le « tunnel de l'attention » reste contraignant dans l'arène de l'élaboration des politiques, en particulier lorsque les partis d'opposition disposent de ressources pour faire pression sur les partis au pouvoir pour qu'ils agissent selon les priorités de la campagne. Cet aspect clé de la réactivité aux mandats a été négligé jusqu'à présent, car dans les modèles traditionnels de représentation sous mandat, les plateformes des partis sont conçues comme un ensemble de priorités distinctes, dont l'impact sur la définition de l'agenda dépend en fin de compte de la capacité institutionnelle des parties au pouvoir. Plutôt différemment, ce livre suggère que les institutions et fenêtres contre-majoritaires pour les partis d'opposition génèrent des incitations clés à s'en tenir au mandat. Nous montrons que ces résultats sont valables dans cinq démocraties très différentes: le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Nos résultats contribuent à un renouvellement des théories des mandats sur la représentation et amènent à remettre en question l'idée sous-jacente à une grande partie de la littérature politique comparée selon laquelle les systèmes majoritaires sont plus réactifs que les systèmes consensuels. 

 

Conférenciers : Emiliano Grossman (Centre d'Étude Européennes / Sciences Po) et Isabelle Guinaudeau (Centre Émile Durkheim / Sciences Po Bordeaux) 

 

L’évènement est organisé par la Chaire de recherche en études électorales et la Chaire de recherche du Canada en démocratie électorale. 

 

Contactez Semih Çakir (mehmet.ali.semih.cakir@umontreal.ca) pour rejoindre la conférence sur Zoom. 

 

Date: Mardi le 13 avril, 12h