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Patrick Bramucci-Riopelle

Patrick Bramucci-Riopelle est agent de soutien aux programmes à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Irak. Titulaire d’un baccalauréat en études internationales et d’une maîtrise en science politique de l’Université de Montréal, Patrick parle français et anglais. 

Rigueur et capacité d’analyse – deux compétences acquises durant ses études – ont été des atouts déterminants dans son cheminement professionnel.

Au baccalauréat, Patrick a participé à un échange à Lausanne. C’était le début d’une carrière à l’étranger. «Le monde devient graduellement de plus en plus petit, et, nous, on s’adapte de plus en plus facilement.»

Aux cycles supérieurs, Patrick fait un stage à Bruxelles, auprès d’une entreprise offrant des services en sécurité internationale. Il en profite pour se familiariser avec les institutions européennes et multilatérales. En mission, il visite une dizaine de pays, en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. C’est à travers ce stage que Patrick trouve son premier emploi. Il devient gestionnaire chez ACTED, une ONG française, qui lui confie des mandats au Niger et au Tchad. Pour une première expérience dans l’humanitaire, le Sahel est une région passionnante, mais exigeante!

Au terme de ce mandat, Patrick est embauché par l’UNICEF au Niger. Pendant deux ans, il apprivoise les structures des Nations Unies et collabore avec plusieurs de ses agences. En février 2019, Patrick quitte l’UNICEF pour l’OIM et l’Irak. «Dans mon travail, continuer d’apprendre est très important. Le fait de me promener régulièrement d’un pays ou d’une région à l’autre fait partie de ce processus.»

Aider des populations affectées par les conflits ou les catastrophes naturelles, insiste Patrick, «justifie certainement les longues heures de travail, le stress et l’éloignement».

En tant que fonctionnaire international, Patrick a un devoir de réserve et d’impartialité. Pour éviter les faux pas, explique-t-il, «il faut être sensible à la culture et à l’histoire du pays, particulièrement lorsqu’on crée des programmes et qu’on interagit avec des entités gouvernementales ou diplomatiques».

Si l’on songe à faire carrière à l’international, Patrick recommande de saisir toutes les occasions. Il est également primordial de garder des points d’ancrage en restant en contact avec sa famille et ses amis.

Dans ses multiples déplacements, Patrick n’oublie pas ce mot de René Lévesque: «Être informé, c’est être libre.»

Derniers conseils d’un expatrié

Comment s’adapte-t-on au «chaos» du monde ?

Le monde est un chaos somme toute assez organisé. Si on cherche bien, deux pays peuvent avoir beaucoup de choses en commun. Pour le reste, la capacité d’adaptation varie d’une personne à une autre. Garder des points d’ancrage et des passe-temps aide aussi beaucoup.

État d’esprit pour y parvenir ?

Vivre à l’étranger, où tout semble plus difficile – trouver une maison, s’adapter aux coutumes locales, ne pas maîtriser la langue –, peut générer beaucoup de stress. Il faut pouvoir s’adapter et relativiser, être flexible et savoir se débrouiller. Cela s’apprend, heureusement.

Votre secret pour garder la motivation ?

Le goût de la découverte. Autrement, je ne ferais pas ce travail qui m’oblige à voyager en permanence. Sur le plan professionnel, c’est d’avoir le sentiment de servir une cause, d’être là pour aider des gens qui vivent dans des conditions très difficiles.

À lire ?

Amin Maalouf, Samarcande (Paris: Jean-Claude Lattès, 1992).

À voir ?

Greg Barker, Sergio (New York: HBO, 2009).

Sujet de conversation brise-glace ?

Échanger des bonnes adresses pour trouver du fromage et du bon vin. Tout ce qui est en lien avec la nourriture est une bonne manière de briser la glace. Sinon, éviter les clichés et stéréotypes culturels. Je ne peux plus entendre parler de l’accent québécois, des ours polaires et des caribous – il en est de même pour toutes les nationalités, personne n’aime ça!

Spécialité culinaire qui a été une surprise inattendue ?

La cuisine du Moyen-Orient – tout est bon, et tout le monde qui vient travailler ici prend beaucoup de poids!

Lieux à découvrir ?

En Europe: Chypre, la Roumanie, la Hongrie. En Afrique: la Côte d’Ivoire, notamment. Au Moyen-Orient: le Kurdistan irakien – y voyager est plus facile que beaucoup de gens l’imaginent!

Rêve de bonheur en politique internationale ?

Que les dirigeants prennent en compte l’impact que leurs décisions ont sur les populations. En Irak, comme en Afrique de l’Ouest, nous voyons comment une décision banale ou une déclaration publique faite dans un pays lointain peut engendrer des mouvements de violence, des morts ou une crise économique.

Réforme qui ne peut plus attendre ?

Une réforme en profondeur des institutions internationales, pour en faire de vrais organes démocratiques qui permettraient à tous les États de se faire entendre.

Héros/héroïnes historiques ?

Louise Arbour, pour sa carrière, mais aussi pour la force de ses convictions, son audace et son engagement envers les personnes vulnérables (plus récemment les migrants). En plus, elle a fait ses études à l’Université de Montréal.

Mode intellectuelle à bannir ?

Ce besoin d’avoir une opinion sur tout (parfois tranchée) et de la communiquer. Le monde est complexe, il y a plusieurs vérités. Si un sujet nous intéresse, il faut s’en informer et débattre respectueusement. Vivre et travailler à l’étranger nous exposent à une grande diversité d’opinions, de débats et de situations qui parfois nous choquent – et que l’on doit tenter de comprendre.